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    Selon Laurent Fabius, la France doit pouvoir commettre des “crimes de masse” en toute impunité … pour “faire de la protection de la vie humaine une priorité effective” !

    Tribune officielle du ministre des Affaires étrangères

     
    Syrie : l’incroyable aveu de Laurent Fabius

    A l’heure où la France commémore la boucherie de 1914-1918, où le président de la République entend faire des économies partout sauf dans son armement nucléaire, où quelque 150 Etats parmi lesquels, pour la première fois, les Etats-Unis et la Russie, sont attendus à Vienne les 8 et 9 décembre prochain, au coeur de cette Europe ravagée par deux guerres mondiales, pour la 3e Conférence intergouvernementale consacrée à “l’impact des armes nucléaires sur l’humanité”, c’est-à-dire à leurs effets catastrophiques et inhumains, que fait la diplomatie française ? Que propose son chef ?

    Il propose d’autoriser les cinq Etats nucléaires membres permanents du Conseil de sécurité, dont la France, à préparer des crimes de masse et à les commettre en toute impunité.

    C’est ce que révèle une tribune officielle publiée par Laurent Fabius sur le site de son ministère.


    En effet, le ministre des Affaires étrangères, reprenant la “proposition à la fois ambitieuse et simple” du président de la République devant l’Assemblée générale de l’ONU le 24 septembre 2013, proposition d’après laquelle “lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de crime de masse, les membres permanents s’engageraient à suspendre leur droit de veto”, a tenu à préciser dans sa tribune que “pour être réaliste, ce code (de conduite) exclurait les cas où seraient en cause les intérêts vitaux nationaux d’un membre permanent du Conseil”.

    Ainsi, pour Laurent Fabius, les massacres de masse doivent être condamnés unanimement et combattus quand ils sont perpétrés par des moyens chimiques et par un Etat non doté d’armes nucléaires, mais pas quand ils sont exécutés par un Etat doté d’armes nucléaires et d’un siège permanent au Conseil de sécurité.

    Le ministre admet implicitement que les armes nucléaires sont des instruments de “crime de masse”. Mais la France, qui justifie toujours les siennes par la défense de ses “intérêts vitaux” – elle est seule à le faire en ces termes -, devra pouvoir, “par réalisme”, les utiliser en toute impunité. Il faut lui laisser la possibilité, en pareil cas, d’invoquer ses “intérêts vitaux” pour opposer son veto à toute sanction de la part de la communauté internationale. Du coup, elle autorise ses collègues du “club des Cinq” à user du même alibi pour massacrer impunément sa propre population !

    Le crime contre l’humanité est donc interdit, sauf aux cinq puissances nucléaires membres permanents du Conseil de sécurité… dont, et c’est là l’essentiel, semble-t-il, la France. “Patrie des droits de l’Homme”, comme chacun sait.

    Cette tribune remonte à plus d’un an. Elle date du 4 octobre 2013. Ses implications logiques n’ont été relevées par personne à l’époque (sauf ACDN, qui les dénonça aussitôt dans un texte de résolution adressé au réseau “Sortir du nucléaire”). Elle est toujours présente, à ce jour, sur le site du ministère des Affaires, dont elle continue donc d’inspirer l’action. Chacun peut s’y reporter et relever ces étonnants aveux ministériels :
    - les armes nucléaires sont bien des armes de “crimes de masse”,
    - la France revendique pour elle-même et ses pairs du Conseil de sécurité dotés d’armes nucléaires, le droit de les utiliser,
    - en pareil cas, elle réserve pour elle-même comme pour eux le droit d’user de leur “veto” pour s’opposer à toute condamnation et toute sanction internationales,
    - la France se place au-dessus des lois morales de l’humanité, des droits de l’Homme, et du droit international : article 6 du Traité de Non Prolifération, avis consultatif de la Cour Internationale de Justice du 8 juillet 1996, Charte des Nations Unies…

    En effet, l’Assemblée générale de l’ONU « considérant que l’emploi d’armes nucléaires et thermonucléaires entraînerait pour l’humanité et la civilisation des souffrances et des destructions aveugles dans une mesure encore plus large que l’emploi des armes que les déclarations et accords internationaux (…) proclamaient contraires aux lois de l’humanité et criminelles aux termes du droit international », a déclaré formellement, dès 1961, que « tout Etat qui emploie des armes nucléaires et thermonucléaires doit être considéré comme violant la Charte des Nations Unies, agissant au mépris des lois de l’Humanité et commettant un crime contre l’Humanité et la civilisation. » (Résolution 1653 XVI du 24 novembre 1961)

    Dans ces conditions, on comprend que la France ne veuille pas se rendre à Vienne, pas plus qu’elle n’a voulu se rendre aux deux précédentes conférences sur “l’impact humanitaire des armes nucléaires”, en Norvège (Oslo, 3-4 mars 2013) et au Mexique (Nayarit, 13-14 février 2014) . Il lui faudrait défendre, devant un vaste parterre de gouvernements et d’ONG indignés, sa stratégie dite “de dissuasion nucléaire”. Cette politique à la fois militairement absurde, financièrement ruineuse, politiquement inacceptable, humainement criminelle, bref, aberrante, est aussi lâche et hypocrite.

    Mais combien de temps la diplomatie française tiendra-t-elle encore cette attitude ? La France ne va-t-elle pas finir par reconnaître que l’interdiction des crimes de masse implique l’abolition des armes nucléaires, les siennes comprises ? Ce serait faire preuve de logique, de lucidité, de “réalisme”, voire de courage, que de remettre en cause cette politique, qui défie l’humanisme comme la simple raison.

    Comme dirait un éminent auteur qui mérite d’être cité in extenso (voir ci-dessous), “une telle évolution, simple à mettre en pratique, permettrait de préserver l’essentiel, la crédibilité de ce pilier de la paix et de la stabilité que doit être le Conseil de Sécurité. Elle exprimerait la volonté de la communauté internationale de faire de la protection de la vie humaine une priorité effective. Elle restaurerait la primauté de la discussion et de la négociation constructive. Elle éviterait que les Etats deviennent eux-mêmes prisonniers de leurs positionnements de principe.”

    Rendez-vous donc à Vienne, Monsieur Fabius, pour nous y faire entendre cette grande nouvelle : la France redevient “la patrie des droits de l’homme”. Et de Descartes, peut-être, si tant est que Descartes ait été “cartésien”.

    Comme vous le disiez il y a un an, Monsieur le ministre : pour en finir avec les crimes de masse, “il existe aujourd’hui une fenêtre d’opportunité. Saisissons-la.”

    Jean-Marie Matagne

    Le 11 novembre 2014


    Jean-Marie Matagne :Citoyen français, citoyen du monde; Président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN; Docteur en philosophie

    contact@acdn.net


    LA TRIBUNE DE LAURENT FABIUS

    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/onu/evenements-et-actualites-lies-aux/actualites-21429/article/suspendre-le-droit-de-veto-en-cas

    Suspendre le droit de veto en cas de crimes de masse – Tribune de Laurent Fabius (4 octobre 2013) 

    Le Conseil de sécurité des Nations Unies – Photo : ONU

    Il aura fallu attendre plus de 2 ans et 120 000 morts en Syrie pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies cesse enfin d’être paralysé par l’usage du veto et prenne une décision.

    La France est attachée au multilatéralisme et à son cœur, l’Organisation des Nations Unies ; celle-ci constitue le principal outil de régulation politique mondiale au service de la paix et de la sécurité. Mais une paralysie de l’ONU pendant deux années, avec ses conséquences humaines dramatiques, ne peut pas être acceptée par la conscience universelle.

    Certes, la 68ème Assemblée générale des Nations Unies qui vient de se réunir a permis des avancées. Nous avons trouvé un accord sur les armes chimiques en Syrie et ouvert la perspective d’une solution politique. Sur le nucléaire iranien, les discussions ont redémarré. La France a pris sa part dans ces avancées, précisant les conditions d’une résolution acceptable dans un cas et répondant à la volonté de dialogue des autorités iraniennes dans l’autre. Nous avons également lancé un cri d’alarme indispensable sur la République centrafricaine, mobilisé la communauté internationale pour la stabilité et la sécurité du Sahel, travaillé sur des sujets multilatéraux de long terme comme le dérèglement du climat ou l’abolition universelle de la peine de mort.

    Tous ces résultats positifs ne retirent rien à cette réalité : le Conseil de sécurité est demeuré longtemps impuissant face à la tragédie syrienne, bloqué par l’utilisation du veto. Des populations ont été massacrées et le pire a été atteint avec l’utilisation massive d’armes chimiques par le régime contre des enfants, des femmes, des civils. Pour tous ceux qui attendent de l’ONU qu’elle assume ses responsabilités afin de protéger les populations, cette situation est condamnable.

    La France est favorable à une ONU plus représentative – notamment par un élargissement du Conseil de sécurité –, mais nous sommes encore loin de l’accord qui permettrait un tel progrès. Sauf à accepter une perte de légitimité, nous devons tirer les leçons des blocages intervenus afin d’éviter à l’avenir de tels dysfonctionnements.

    Pour y parvenir, le Président français a présenté une proposition à la fois ambitieuse et simple devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

    Il s’agit pour les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de procéder à un encadrement volontaire par eux-mêmes du droit de veto. Cette évolution s’opérerait sans modification de la Charte et par un engagement mutuel des membres permanents. Concrètement, lorsque le Conseil de sécurité aurait à se prononcer sur une situation de crime de masse, les membres permanents s’engageraient à suspendre leur droit de veto. Les critères de mise en œuvre seraient simples : le Secrétaire Général de l’ONU, à la demande d’au moins cinquante Etats membres, serait saisi pour se prononcer sur la nature du crime. Une fois son avis rendu, le code de conduite s’appliquerait immédiatement. Pour être réaliste, ce code exclurait les cas où seraient en cause les intérêts vitaux nationaux d’un membre permanent du Conseil.

    Je mesure les objections de toutes natures qui peuvent être faites à cette proposition. J’y oppose un argument puissant : une telle évolution, simple à mettre en pratique, permettrait de préserver l’essentiel, la crédibilité de ce pilier de la paix et de la stabilité que doit être le Conseil de Sécurité. Elle exprimerait la volonté de la communauté internationale de faire de la protection de la vie humaine une priorité effective. Elle restaurerait la primauté de la discussion et de la négociation constructive. Elle éviterait que les Etats deviennent eux-mêmes prisonniers de leurs positionnements de principe.

    Quelle autre solution rapide, simple et efficace pour avancer ? Je n’en vois aucune. Il existe aujourd’hui une fenêtre d’opportunité. Saisissons-la.


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    L’armée russe affirme sa supériorité en guerre conventionnelle

     

    L’intervention militaire de Moscou en Syrie n’a pas simplement retourné le sort des armes et semé la panique parmi les jihadistes. Elle a montré au reste du monde, en situation de guerre réelle, les capacités actuelles de l’armée russe. À la surprise générale, celle-ci dispose d’un système de brouillage capable de rendre l’Alliance atlantique sourde et aveugle. Malgré un budget bien supérieur, les États-Unis viennent de perdre leur domination militaire.

    | Damas (Syrie) | 19 octobre 2015

     

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    L’intervention militaire russe en Syrie, qui devait être un pari risqué de Moscou face aux jihadistes, s’est transformée en une manifestation de puissance qui bouleverse l’équilibre stratégique mondial [1] Conçue au départ pour isoler les groupes armés des États qui les soutiennent en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, puis les détruire, l’opération a conduit à aveugler l’ensemble des acteurs occidentaux et leurs alliés.

    Stupéfait, le Pentagone est divisé entre ceux qui tentent de minimiser les faits et de trouver une faille dans le dispositif russe et ceux qui, au contraire, considèrent que les États-Unis ont perdu leur supériorité en matière de guerre conventionnelle et qu’il leur faudra de longues années pour la récupérer [2].

    On se souvient qu’en 2008, lors de la guerre d’Ossétie du Sud, les Forces russes étaient certes parvenues à repousser l’attaque géorgienne, mais avaient surtout montré au monde l’état déplorable de leur matériel. Il y a dix jours encore, l’ancien secrétaire à la Défense Robert Gates et l’ancienne conseillère nationale de sécurité Condoleezza Rice parlaient de l’armée russe comme d’une force de « second rang » [3].

    Comment donc, la Fédération russe est-elle parvenue à reconstruire son industrie de Défense, à concevoir et à produire des armes de très haute technologie sans que le Pentagone ne mesure l’ampleur du phénomène et qu’il se laisse distancer ? Les Russes ont-ils utilisé toutes leurs nouvelles armes en Syrie ou disposent-ils d’autres merveilles en réserve ? [4]

    Le désarroi est si grand à Washington que la Maison-Blanche vient d’annuler la visite officielle du Premier ministre Dmitry Medvedev et d’une délégation de l’état-major russe. La décision a été prise après une visite identique d’une délégation militaire russe en Turquie. Inutile de discuter des opérations en Syrie, car le Pentagone ne sait plus ce qui s’y passe. Furieux, les « faucons libéraux » et les néo-conservateurs exigent la relance du budget militaire et ont obtenu l’arrêt du retrait des troupes d’Afghanistan.

    De manière on ne peut plus étrange, les commentateurs atlantistes qui assistent au dépassement de la puissance militaire US dénoncent le danger de l’impérialisme russe [5]. Pourtant la Russie ne fait ici que sauver le Peuple syrien et propose aux autres États de travailler en coopération avec elle, tandis que les États-Unis lorsqu’ils détenaient la prééminence militaire ont imposé leur système économique et détruit de nombreux États.

    Force est de constater que les déclarations incertaines de Washington durant le déploiement russe, avant l’offensive, ne devaient pas être interprétées comme une lente adaptation politique de la rhétorique officielle, mais pour ce qu’elles exprimaient : le Pentagone ignorait le terrain. Il était devenu sourd et aveugle.

    Un système de brouillage généralisé

    On sait, depuis l’incident de l’USS Donald Cook en mer Noire, le 12 avril 2014, que l’armée de l’Air russe dispose d’une arme lui permettant de brouiller tous les radars, circuits de contrôle, systèmes de transmission d’information, etc. [6]. Dès le début de son déploiement militaire, la Russie a installé un centre de brouillage à Hmeymim, au nord de Lattaquié. Subitement, l’incident de l’USS Donald Cook s’est reproduit, mais cette fois dans un rayon de 300 kilomètres ; incluant la base Otan d’Incirlik (Turquie). Et il persiste toujours. L’événement s’étant produit durant une tempête de sable d’une densité historique, le Pentagone a d’abord cru que ses appareils de mesure avaient été déréglés avant de constater qu’ils sont brouillés. Tous brouillés.

    Or, la guerre conventionnelle moderne repose sur le « C4i » ; un acronyme correspondant aux termes anglais de « command » (maîtrise), « control » (contrôle), « communications », « computer » (informatique) et « intelligence » (renseignement). Les satellites, les avions et les drones, les navires et les sous-marins, les blindés et désormais même les combattants, sont reliés les uns aux autres par des communications permanentes qui permettent aux états-major de commander les batailles. C’est tout cet ensemble, le système nerveux de l’Otan, qui est actuellement brouillé en Syrie et dans une partie de la Turquie.

    Selon l’expert roumain Valentin Vasilescu, la Russie aurait installé plusieurs Krasukha-4, aurait équipé ses avions de conteneurs de brouillage SAP-518/ SPS-171 (comme l’avion qui survola l’USS Donald Cook) et ses hélicoptères de Richag-AV. En outre, elle utiliserait le navire espion Priazovye (de classe Project 864, Vishnya dans la nomenclature Otan), en Méditerranée [7].

    Il semble que la Russie ait pris l’engagement de ne pas perturber les communications d’Israël —chasse gardée US—, de sorte qu’elle s’interdit de déployer son système de brouillage au Sud de la Syrie.

    Les aéronefs russes se sont fait un plaisir de violer un grand nombre de fois l’espace aérien turc. Non pas pour mesurer le temps de réaction de son armée de l’Air, mais pour vérifier l’efficacité du brouillage dans la zone concernée et pour surveiller les installations mises à dispositions des jihadistes en Turquie.

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    Si l’Otan a toujours la possibilité de photographier depuis des satellites la construction des bases militaires russes en Syrie, elle ne peut plus ni écouter les communications radio, ni visualiser les déplacements des hommes et des matériels. En outre, l’Otan ne peut plus contrôler à distance ses propres appareils, ni communiquer avec ses hommes lorsqu’ils entrent dans la bulle de protection russe.

    Des missiles de croisière ultra-performants

    Enfin, la Russie a utilisé plusieurs armes nouvelles, comme 26 missiles furtifs de croisière 3M-14T Kaliber-NK, équivalents des RGM/UGM-109E Tomahawk [8]. Tirés par la Flotte de la mer Caspienne —ce qui n’avait aucune nécessité militaire—, ils ont atteint et détruit 11 cibles situées à 1 500 kilomètres de distance, dans la zone non-brouillée —afin que l’Otan puisse apprécier la performance—. Ces missiles ont survolé l’Iran et l’Irak, à une altitude variable de 50 à 100 mètres selon le terrain, passant à quatre kilomètres d’un drone états-unien. Aucun ne s’est perdu, à la différence des états-uniens dont les erreurs se situent entre 5 et 10 % selon les modèles [9]. Au passage, ces tirs montrent l’inutilité des dépenses pharaoniques du « bouclier » anti-missiles construit par le Pentagone autour de la Russie —même s’il était officiellement dirigé contre des lanceurs iraniens—.

    Sachant que ces missiles peuvent être tirés depuis des sous-marins situés n’importe où dans les océans et qu’ils peuvent transporter des têtes nucléaires, les Russes ont rattrapé leur retard en matière de lanceurs.

    En définitive, la Fédération de Russie serait détruite par les États-Unis —et vice-versa— en cas de confrontation nucléaire, mais elle serait gagnante en cas de guerre conventionnelle.

    Seuls les Russes et les Syriens sont en capacité d’évaluer la situation sur le terrain. Tous les commentaires militaires provenant d’autres sources, y compris des jihadistes, sont sans fondement car seuls la Russie et la Syrie ont une vision du terrain. Or, Moscou et Damas entendent profiter au maximum de leur avantage et maintiennent donc le secret sur leurs opérations.

    Des quelques communiqués officiels et des confidences des officiers, on peut conclure qu’au moins 5 000 jihadistes ont été tués, dont de nombreux chefs d’Ahrar el-Sham, d’al-Qaïda et de l’Émirat islamique. Au moins 10 000 mercenaires ont fui vers la Turquie, l’Irak et la Jordanie. L’Armée arabe syrienne et le Hezbollah reconquièrent le terrain sans attendre les renforts iraniens annoncés.

    La campagne de bombardements devrait se terminer à la Noël orthodoxe. La question qui se posera alors sera de savoir si la Russie est autorisée ou non à terminer son travail en poursuivant les jihadistes qui se réfugient en Turquie, en Irak et en Jordanie. Faute de quoi, la Syrie serait sauvée, mais le problème ne serait pas résolu pour autant. Les Frères musulmans ne manqueraient pas de chercher une revanche et les États-Unis de les utiliser à nouveau contre d’autres cibles.

    À retenir :
    - L’opération russe en Syrie a été conçue pour priver les groupes jihadistes du soutien étatique dont ils disposent sous couvert d’aide à des « opposants démocratiques ».
    - Elle a exigé l’usage d’armes nouvelles et s’est transformée en une démonstration de force russe.
    - La Russie dispose désormais d’une capacité de brouillage de toutes les communications de l’Otan. Elle est devenue la première puissance en matière de guerre conventionnelle.
    - Cette performance a attisé la discorde à Washington. Il est trop tôt pour dire si elle sera favorable au président Obama ou si elle sera utilisée par les « faucons libéraux » pour justifier un accroissement du budget militaire.


    Video : missiles russes traversant territoire iranien vers leurs objectifs en Syrie. Vitesse et basse altitude entre les montagnes, très étonnant !

     

    [1] “Russian Military Uses Syria as Proving Ground, and West Takes Notice”, Steven Lee Myers & Eric Schmitt, The New York Times, October 14, 2015.

    [2] “Top NATO general : Russians starting to build air defense bubble over Syria”, Thomas Gibbons-Neff, The Washington Post, September 29, 2015.

    [3] “How America can counter Putin’s moves in Syria”, by Condoleezza Rice, Robert M. Gates, Washington Post (United States), Voltaire Network, 8 October 2015.

    [4] La seule étude disponible est bien en dessous de la réalité : Russia’s quiet military revolution and what it means for Europe, Gustav Gressel, European Council on Foreign Relations, October 2015.

    [5] « Russisches Syrien-Abenteuer : Das Ende der alten Weltordnung », Matthias Schepp, Der Spiegel, 10. Oktober 2015.

    [6] « Qu’est-ce qui a tant effrayé l’USS Donald Cook en Mer Noire ? », Réseau Voltaire, 14 septembre 2014.

    [7] « Cu ce arme ultrasecrete a cîstigat Putin suprematia în razboiul radioelectronic din Siria ? », Valentin Vasilescu, Ziarul de gardã, 12 octobre 2015. Version française : « L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ? », Traduction Avic, Réseau international.

    [8] “KALIBRating the foe : strategic implications of the Russian cruise missiles’ launch”, by Vladimir Kozin, Oriental Review (Russia), Voltaire Network, 14 October 2015.

    [9] Après avoir annoncé le contraire, les États-unis ont dû admettre les faits : “First on CNN : U.S. officials say Russian missiles heading for Syria landed in Iran”, Barbara Starr & Jeremy Diamond, CNN, October 8, 2015. “Moscow rejects CNN’s report on Russian missile landing in Iran”, IRNA, October 8, 2015. “Daily Press Briefing”, John Kirby, US State Department, October 8, 2015. “Пентагон не комментирует сообщения о якобы упавших в Иране ракетах РФ”, RIA-Novosti, October 8, 2015.

     

    http://www.voltairenet.org/article189038.html

     

     


    2 commentaires
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    Ce billet vise à vous procurer de nombreuses informations “pas (trop) vues dans les médias” pour mieux comprendre le bourbier syrien.

    Je suggère aux plus intéressés de se référer d’abord à l’Histoire de la Syrie, puis à celle de la guerre civile syrienne – nous ne reviendrons pas sur leurs sources (ce dernier billet est très bien fait).

    I. Les forces en présence

    (Source : Wikipedia)

    1. Le gouvernement

    Ses forces comprennent l’armée syrienne (320 000 hommes au début du conflit, dont la moitié a aujourd’hui déserté, principalement des sunnites, qui n’y ont jamais occupé de postes à responsabilité), des milices pro-gouvernementales non officielles (généralement issues de la communauté alaouite), quelques milliers de soldats iraniens (la Syrie et l’Iran sont alliés depuis des décennies), des troupes du Hezbollah (la milice libanaise chiite pro-iranienne) et des combattants irakiens chiites.

    Cela représente environ 180 000 hommes dans l’armée, plus environ 80 000 miliciens, plus 20 000 autres.

    De nombreux cas d’exactions on été rapportés.

    2. L’opposition politique

    Le Conseil national syrien est une autorité politique de transition créée fin 2011 à Istanbul, en Turquie, pour coordonner l’opposition au régime de Bachar el-Assad. Composé de 400 membres et dominé par les sunnites, le CNS rassemble plus de 30 organisations d’opposants dont les Frères musulmans (qui y sont majoritaires), des libéraux mais aussi des partis kurdes et assyriens. Le 11 novembre 2012, le CNS adhère à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution dont il reste la principale composante.

    La Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution (ou Coalition nationale syrienne), est une autorité politique de transition créée fin 2012 à Doha, au Qatar. Siégeant au Caire, plus large que le CNS, bien financée et bien reconnue au niveau international, la Coalition engage « les parties signataires à œuvrer pour la chute du régime”. La France fait partie des premiers pays à l’avoir reconnue (début 2012, avec principalement les États-Unis, l’Angleterre et l’Espagne) comme représentant légal du peuple syrien.

    Denise Natali, professeur à la National Defense University, estime que la Coalition représente mieux les intérêts de ses soutiens étrangers que ceux des Syriens de l’intérieur, et ne se distingue du CNS que par une allégeance au Qatar et aux autres États du Golfe Persique plutôt qu’à la Turquie.

    Selon Raphaël Lefèvre, doctorant en relations internationales à l’université de Cambridge, leur sens politique, leurs alliances et leur discipline, ont « donné aux Frères musulmans un rôle majeur, notamment au sein de l’opposition en exil, dans le Conseil national syrien (CNS) et, aujourd’hui, au sein de la coalition nationale. Alliés objectifs des djihadistes, les Frères musulmans, sans avoir nommément de brigades engagées en Syrie, y auraient également acquis un poids militaire en finançant, armant et entraînant plusieurs groupes dans les régions d’Idleb et d’Alep. Ils sont soutenus par le Qatar, mais surtout par la Turquie.

    Pour Fabrice Balanche, directeur du groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient et professeur à l’université Lumière Lyon 2, « la coalition [est] dominée par les Frères musulmans, il n’est guère surprenant de voir à sa tête un de leurs compagnons de route (Mouaz al-Khatib), proche de leur idéologie, qui défend lui aussi l’islam politique ». Haytham Manaa, président du Comité national pour le changement démocratique, rejoint cette analyse et affirme : « Ce modéré, bien qu’il se dise indépendant, ne peut aller dans le sens contraire voulu par les conservateurs islamistes qui ont la mainmise sur cette coalition ».

    3. L’Armée syrienne libre (ASL)

    Créée mi-2011, l’Armée syrienne libre était la principale force armée opposée au régime de Bachar el-Assad et à l’armée régulière au début de la guerre civile syrienne, avant d’être surpassée par les factions djihadistes et salafistes. Constituée d’anciens officiers de l’armée syrienne, elle se caractérise, pour l’essentiel, par son nationalisme arabe et son objectif démocratique.

    En novembre 2011, l’ASL reconnaît l’autorité du Conseil national syrien (CNS) puis à la mi-décembre 2011, un camp de l’ASL est installé en Turquie. Son accès est strictement contrôlé par les Forces armées turques. En 2012, elle annonce son soutien à la nouvelle Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution.

    Le 1er avril 2012, le Conseil national syrien (CNS), lui-même financé par des pays étrangers, annonce qu’il va payer les salaires des membres de l’ASL.

    Au printemps 2013, l’ASL gagne du terrain au sud de la Syrie. L’ASL réclame alors des missiles antiaériens à courte portée, des missiles antichars, des mortiers, des munitions, des gilets pare-balles, des masques à gaz et une zone d’exclusion aérienne. Elle affirme peu après avoir obtenu satisfaction en ayant reçu de l’étranger des quantités d’armes « modernes » susceptibles de « changer le cours de la bataille » : il s’agit d’armes antiaériennes et antichars ainsi que de munitions.

    En août 2013, Le Figaro révèle que « les premiers contingents syriens formés à la guérilla par les Américains en Jordanie seraient entrés en action depuis la mi-août dans le sud de la Syrie, dans la région de Deraa. Un premier groupe de 300 hommes, sans doute épaulés par des commandos israéliens et jordaniens, ainsi que par des hommes de la CIA, aurait franchi la frontière le 17 août. Un second les aurait rejoints le 19 ».

    En septembre 2013, des groupes appartenant à l’ASL affirment, de concert avec treize des groupes rebelles islamistes les plus puissants en Syrie et dont l’ASL était proche, qu’aucune organisation basée à l’étranger, y compris la Coalition nationale, ne saurait les représenter : ils forment alors une alliance avec les djihadistes du Front al-Nosra. De nouveaux groupes de l’ASL font défection en octobre.

    En décembre 2013, l’ASL perd le contrôle de ses bureaux, à Bab Al-Hawa, près de la frontière turque, ainsi que de plusieurs entrepôts. Ces sites, qui abritent du matériel fourni par des pays alliés (notamment par les États-Unis), passent sous le contrôle du Front islamique.

    En juin 2014, le gouvernement de la Coalition nationale syrienne dissout le Conseil supérieur militaire de l’Armée syrienne libre et défère ses membres devant le comité de contrôle financier et administratif du gouvernement pour qu’ils fassent l’objet d’une enquête.

    Les groupes djihadistes Front al-Nosra et Ahrar al-Sham prêtent main forte aux rebelles de l’ASL contre les troupes du régime syrien et se sont avérés d’une grande utilité pour ces derniers lors de la bataille d’Alep.

    Le financement et l’armement extérieurs de l’ASL semblent venir principalement de pays du Golfe arabique comme l’Arabie saoudite, le Qatar, d’autres pays comme la Turquie et quelques pays occidentaux. Elle dispose également de l’aide d’agents de la CIA opérant à partir de la Turquie.

    En avril 2013, le secrétaire d’État John Kerry annonce le doublement de l’assistance directe aux rebelles syriens et la livraison d’équipements militaires défensifs, le montant total de l’aide américaine atteignant ainsi 250 millions de dollars. En juin 2014, Barack Obama annonce son intention de débloquer 500 millions de dollars pour « entraîner et équiper » l’opposition modérée armée en Syrie, après enquête sur les groupes bénéficiaires.

    En septembre 2013, François Hollande annonce que la France va finalement fournir des armes à l’ASL « dans un cadre contrôlé » et « élargi avec un ensemble de pays ». En décembre 2013, la France indique que contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, elle maintient « ses livraisons d’aide militaire non létale » à la suite de la perte des bureaux et de plusieurs entrepôts de l’ASL. Plusieurs livraisons ont ainsi eu lieu au cours de l’année 2013, comprenant notamment des mitrailleuses de calibre 12,7 mm, des lance-roquettes, des gilets pare-balles, des jumelles de vision nocturne et des moyens de communication. Les livraisons sont toujours en cours à l’été 2014.

    Des combattants ont été à plusieurs reprises convaincus de crimes de guerre.

    En mars 2013, le chercheur suédois Aron Lund publie un article dans lequel il proclame que l’Armée syrienne libre n’existe pas en tant que telle, mais fut à l’origine « a branding operation » (une opération de nom de marque), avançant que la plupart des brigades se sont réclamées de l’ASL sans être réellement sous son commandement et que le nom d’Armée syrienne libre sert davantage à distinguer les brigades non-idéologiques des groupes djihadistes. Il affirme par ailleurs que les premiers commandants étaient sous tutelle turque, sans possibilité de fonctionner en toute autonomie.

    Selon l’universitaire Thomas Pierret : « Le problème est que la situation est très variable d’une région à l’autre : dans certaines zones, l’ASL est une coquille vide, dans d’autres, comme à Damas, elle est structurée et serait sûrement en capacité de prendre la main si la situation le permettait ».  Malik al-Kurdi, le second du général Riad el Asaad, déclare en août 2013 :

    « L’ASL n’est plus qu’un nom. Certaines katibas [unités de combattants] s’en revendiquent, mais cela ne veut pas dire qu’elles suivent l’état-major. [...] les groupes, même sous la bannière de l’ASL, font ce que bon leur chante. En outre, beaucoup d’entre eux quittent publiquement ou non l’ASL pour rallier les groupes dits islamistes »

    En décembre 2013, l’universitaire Fabrice Balanche indique : « L’ASL n’a jamais vraiment existé. Il y a eu un état-major composé d’une cinquantaine de généraux déserteurs, majoritairement réfugiés en Turquie. On parlait d’armée organisée, ce n’était rien de tout cela, c’était du vent ». En février 2014, Le Monde affirme : « Plusieurs brigades, islamistes et non islamistes, continuent [...] de se réclamer de l’ASL, qui désigne désormais plus la rébellion qu’une coalition bien structurée ». Pour Frédéric Pichon, chercheur et spécialiste de la Syrie, l’ASL n’existe pas et a toujours entretenu des liens étroits avec salafistes et djihadistes ; il précise qu’elle collabore également avec Al Qaïda.

    Les effectifs de l’ASL (principalement des civils ayant pris les armes) sont estimés à :

    • 15 000 hommes fin 2011,
    • 40 000 hommes début 2012,
    • 100 000 hommes mi-2012,
    • 140 000 hommes en avril 2013,
    • 50 000 hommes fin 2013
    • 15 000 hommes dispersés en 2014

    4. Le Front islamique

    Le Front islamique est formé en novembre 2013 à la suite de l’alliance de groupes rebelles islamistes. Sa création aurait été financée par la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite. Le mouvement rassemble des brigades salafistes ou proches des Frères musulmans.

    Dans une déclaration publiée lors de sa création, le Front islamique annonce que son objectif est de créer un état islamique dirigé par une choura et établir la charia comme base du droit. Il affirme que dans cet état, les minorités religieuses et ethniques seraient protégées. Il rejette la démocratie et le nationalisme kurde.

    Rassemblant 50 000 à 80 000 hommes, le Front islamique est alors le plus important groupe rebelle de Syrie.

    5. Le Front al-Nosra / L’armée de la conquête

    Le Front Al-Nosra (Jabhat an-Nuṣrah li-Ahl ash-Shām : « Front pour la victoire du peuple du Levant »), est un groupe salafiste djihadiste affilié à Al-Qaïda.

    Le Front al-Nosra est initialement une extension en Syrie de l’État islamique d’Irak, mais il s’en sépare en 2013. Depuis janvier 2014, les deux groupes sont en conflit direct.

    Le 9 avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’État islamique d’Irak (EII), révèle le parrainage du Front al-Nosra par son organisation, caché jusqu’ici pour des raisons stratégiques et de sécurité. En novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri, émir d’Al-Qaïda, annonce finalement que le Front Al-Nosra est bien la seule branche d’Al-Qaïda en Syrie.

    Les relations d’al-Nosra avec les autres parties prenantes de la rébellion sont fluctuantes. Le groupe combat généralement aux côtés du Front islamique, de l’ASL et des autres groupes rebelles. Mais sa volonté d’imposer la charia lui a attiré l’hostilité d’une partie des Syriens et d’autres organisations rebelles, qui dénoncent son origine étrangère et estiment qu’elle « a volé la révolution syrienne », pillé des entreprises et imposé son intolérance religieuse.

    Le Front est responsable de nombreux attentats-suicides, dont plusieurs explosions meurtrières à Damas en 2011 et 2012.

    Les estimations des effectifs du Front al-Nosra varient de 6 000 à 15 000 hommes, incluant des combattants étrangers.

    En novembre 2012, Laurent Fabius déclara qu’Al-Nosra “faisait du bon boulot”. Voici l’article savoureux (Source : Le Monde, 13/12/2012, réservé aux abonnés) :

    C’est cependant sur le terrain diplomatique que l’opposition syrienne a engrangé cette semaine les résultats les plus probants. Réunis à Marrakech, mercredi, le groupe des “Amis de la Syrie“, qui rassemble plus d’une centaine de pays occidentaux et arabes, organisations internationales et représentants de l’opposition syrienne, a formellement reconnu la Coalition nationale de l’opposition syrienne comme “seule représentante” des Syriens, à la suite de la France, du Royaume-Uni, et des États-Unis.

    Présent à Marrakech, le ministre français des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité de cette décision : “Créée il y a un mois, la Coalition nationale syrienne, qui réunit l’opposition et que la France a été la première à reconnaître, est aujourd’hui reconnue par plus de cent pays comme la seule représentante légitime du peuple syrien. C’est très important pour le peuple syrien.” “En plus, il y a toute une série de décisions qui ont été prises sur le plan humanitaire avec des apports de fonds importants, notamment de l’Arabie saoudite, qui a offert 100 millions de dollars pour aider la population syrienne“, a précisé le ministre.

    Nous avons eu le témoignage du nouveau président de la Coalition nationale syrienne, qui a beaucoup insisté sur le fait que, dans le futur gouvernement, toutes les communautés syriennes, majoritaires ou minoritaires, seront respectées, a ajouté M. Fabius. C’est un jour important. Il reste encore beaucoup de souffrance et beaucoup de travail pour que M. Bachar Al-Assad “dégage”, comme on dit maintenant. Je pense que c’est un jour d’espoir pour le peuple syrien.”

    En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot“. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne“, a ajouté le ministre.

    (si quelqu’un peut compléter Wikipedia svp, merci)

    (Eh oui, quand les Américains placent un groupe sur la liste des groupes terroristes, l’américanolâtre Fabius critique et préfère écouter ses nouveaux amis syriens – un peu Frères Musulmans sur les bords… Ami lecteur membre des renseignements extérieurs, je compatis, mais ne te suicide pas tout de suite !)

    Le 24 mars 2015, le Front al-Nosra, Ahrar al-Sham et d’autres groupes rebelles se rassemblent dans une alliance appelée l’Armée de la conquête, forte d’environ 30 000 hommes, soutenue par l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, et active principalement dans le gouvernorat d’Idleb. D’après le chercheur Fabrice Balanche, 20 à 25 % de la population syrienne vit alors sur les territoires tenus par le Front al-Nosra et ses alliés.

    Le 27 mai 2015, Abou Mohammad Al-Joulani, le chef du Front al-Nosra, accorde une interview à Al Jazeera. Il affirme que le seul objectif de son groupe est la chute du régime de Bachar el-Assad, il dément l’existence du groupe Khorassan et affirme qu’Ayman al-Zaouahiri a donné des ordres pour ne pas lancer d’attaque contre l’Occident depuis la Syrie. Il confirme d’ailleurs son allégeance à ce dernier, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur une éventuelle rupture entre le Front al-Nosra et Al-Qaïda central.  Selon les analystes, le Front al-Nosra cherche alors à donner à l’Occident une image plus présentable et se faire passer comme une force politique légitime en Syrie, notamment en se distinguant de l’extrémisme de l’État islamique vis-à-vis des minorités religieuses chrétiennes et alaouites.

    En septembre 2015, « l’Armée de la conquête », composée du Front al-Nosra et du groupe islamiste Ahrar al-Sham, est touchée par des frappes russes dans les provinces d’Idlib, de Hama, et de Homs.

    6. L’État islamique

    Né en 2006 en Irak, l’État islamique est une organisation salafiste djihadiste, dirigée par Abou Bakr al-Baghdadi, proclamé calife le 29 juin 2014. Le groupe apparaît en Syrie le 9 avril 2013 sous le nom d’État islamique en Irak et au Levant et prend le nom d’État islamique lorsqu’il proclame l’instauration du califat, mais ses adversaires lui donnent le surnom de « Daech ».

    Considéré comme moins corrompu que les autres groupes djihadistes, l’EIIL est aussi le plus extrémiste, il est craint pour sa violence, son intransigeance et son indifférence aux notions occidentales de droits humains. Très impliqué sur les réseaux sociaux, il attire un grand nombre de djihadistes étrangers venus de tout le monde musulman et même d’Occident.

    Cependant sa radicalité et ses ambitions lui attirent rapidement l’hostilité des autres groupes rebelles. En janvier 2014, le Front islamique, l’Armée syrienne libre et le Front al-Nosra et plusieurs autres groupes rebelles lui déclarent la guerre.

    En 2013 et 2014, les effectifs en Syrie de État islamique sont estimés de 5 000 à 13 000 hommes. Ils augmentent sensiblement à la suite de la proclamation du califat. En 2015, les estimations vont de 20 000 à 80 000 combattants, tant en Syrie qu’en Irak et sans compter le ralliement de nombreux groupes djihadistes à travers tout le monde musulman.

    7. Les Kurdes

    Les populations kurdes de Syrie occupent, le long de la frontière turque, trois enclaves séparées qui constituent le prolongement naturel des territoires kurdes de Turquie et d’Irak. Historiquement discriminés par le régime et ancrés à une solide identité culturelle, les Kurdes de Syrie ont profité des désordres de la guerre civile pour prendre le contrôle de ces zones qui composent le « Kurdistan syrien »

    Le Kurdistan syrien, appelé le Rojava, passe aux mains du Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il dispose d’une branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG).

    Les relations des Kurdes avec les autres parties prenantes au conflit sont fluctuantes : plutôt proches de l’ASL, les YPG entrent en conflit avec des brigades islamistes en juillet 2013. Jouant leur propre carte, les rebelles kurdes concluent parfois des alliances ponctuelles et opportunistes, tantôt avec les forces loyalistes, tantôt avec les rebelles. Hostile au régime de Bachar el-Assad, dont ils souhaitent la chute, les Kurdes du PYD affrontent cependant rarement les forces loyalistes avec lesquelles elles cohabitent dans certaines villes. Les YPG livrent l’essentiel de leurs combats contre les forces djihadistes, et principalement l’État islamique.

    En 2015, les effectifs des YPG sont estimés entre 35 000 et 65 000 combattants, dont environ 40% de femmes.

    8. Synthèse

    On a donc en présence à l’automne 2015 :

    • le gouvernement (alaouite, chiites) : 180 000 (forces armées) + 100 000,
    • l’Armée libre syrienne (sunnite, majoritairement Frères musulmans) : 15 000,
    • le Front islamique (islamistes sunnites durs) : 50 000 à 80 000,
    • Le Front al-Nosra/ al-Qaïda (terroristes sunnites) : 30 000,
    • l’État islamique (sunnites dingues) : 20 000 à 100 000,
    • les Kurdes (sunnites) : environ 35 000 à 65 000.

    Les pertes sont estimées à l’automne 2015 :

    • 70 000 soldats tués + 40 000 miliciens
    • 100 000 “rebelles”tués
    • 100 000 civils au moins

    II. Cartes

     1. Le pays

    La Syrie comptait 18 millions d’habitants en 2004. Actuellement, la population serait de 23 millions, y compris les 2 millions de réfugiés à l’extérieur. La population se concentre sur 60% du territoire, les 40% restants n’étant pas propice à l’habitat permanent en raison de l’aridité. La densité dans la zone habitée dépasse les 200 habitants par km², dans la région côtière nous atteignons les 400 habitants par km². Environ 60% de la population réside en zone urbaine (avant la crise).

    La Syrie est peuplée par différentes communautés ethniques et confessionnelles. , avec environ 70 % d’Arabes sunnites, 20 % d’Arabes alaouites, 4 % de Kurdes sunnites, 6 % de chrétiens.

    La région côtière est dominée par la communauté alaouite (70% des provinces de Lattaquié et Tartous), les sunnites (20%) et les chrétiens (10%) y sont surtout concentrés dans les villes.

    Lire cet article pour plus de précisions.

    2. Les combats

    Voici l’évolution des zones de pouvoir dans le pays :

    En 2012 :

    En 2013 :

    En 2014 :

    En 2015 :

    (Mises à jour ici et ici)

    3. Autres cartes

    Et en bonus, l’Irak :

    L’État islamique en gris :

    Une comparaison :

    Les frappes russes :

    qui semblent avoir été un peu plus efficaces que les dernières américaines…

    On se demande bien pourquoi… :)

    (donc une mobylette et deux pelleteuses, dont une a survécu – coriace la pelleteuse syrienne…)

    Nous verrons dans le prochain billet ce que pense la population de tout

    http://www.les-crises.fr/mieux-comprendre-la-complexite-de-la-guerre-civile-syrienne/

    =


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  • L’arme ultra secrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ?

    L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en  Syrie ?

    La Russie savait dès le départ que les systèmes de surveillance aérienne et spatiale de l’OTAN étaient en mesure de contrôler toute l’activité des avions militaires russes basés en Syrie. Grâce aux avions de reconnaissance américains RC135, aux avions britanniques Sentinel R1, aux avions-radars AWACS et aux drones (avions sans pilote d’observation) Predator, déployés aux frontières de la Syrie, il est possible d’intercepter : le trafic radio sur les réseaux russes, le nombre et le type d’aéronefs, les trajectoires de vol, le type d’arme utilisé, les objectifs ciblés chez les rebelles et leur emplacement. Surtout que la plupart des groupes rebelles en Syrie sont armés et soutenus par les Etats-Unis et peuvent être avertis à temps pour chaque opération.

    Awacs

    Awacs

    Les médias ont présenté longuement les types de bombardiers russes opérant en Syrie, les armes dont ils sont équipés et qu’ils utilisent pour les frappes aériennes ainsi que les résultats de ces frappes. La plus sophistiquée, « l’arme secrète » avec laquelle les russes ont imposé leur suprématie en matière de guerre électronique (EW-Electronic warfare), reste entourée de mystère. Reste également enveloppé de mystère le redoutable système russe de collecte et de traitement de l’information. Ces deux catégories d’armes constituent le complexe automatisé C4I (commandement, contrôle, communication, computers, information et l’interopérabilité) que les Russes ont créé en Syrie. Il permet l’identification des cibles des bombardements et leur répartition parmi les différents types d’avions, tout en empêchant l’OTAN de découvrir quoi que ce soit du modus operandi des Russes. En l’absence d’un minimum d’informations, l’OTAN ne peut pas déclencher de contre-mesures électroniques (ECM) efficaces contre les Russes en Syrie.

    informatii-computere

    Les moyens de guerre électronique terrestres, navals et aériens que la Russie a déployés sur le théâtre des opérations militaires de la Syrie permettent de surveiller l’intégralité du spectre électromagnétique pour localiser les émetteurs de l’ennemi et les brouiller. La guerre électronique s’étend aujourd’hui au brouillage des communications, des radars et des surveillances électro-optiques. Les équipements modernes générateurs de contre-mesures, y compris dans le spectre visible, infrarouge ou laser, utilisent des moyens de surveillance électro-optiques aériens et spatiaux (IMINT) pour contrecarrer les Russes dans l’anéantissement de l’EI. Pour protéger le dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN, les Russes ont déployé en Syrie, plusieurs Krasukha-4. Les avions russe Su-24, Su-25, Su-34 sont équipés de conteneur de brouillage SAP-518/ SPS-171, et les hélicoptères Mi-8AMTSh avec des Richag-AV. A cela s’ajoute le navire Priazovye (de classe Vishnya), appartenant à la flotte russe de la mer Noire, qui a été déployé en mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Ce navire est spécialisé dans le brouillage et la collecte des informations de type SIGINT et COMINT (interception de tous les réseaux de communications).krasukka-4

    Le Krasukha-4 est un équipement à bande large mobile, monté sur le châssis 8 X 8 de type BAZ-6910-022, qui brouille les radars de surveillance des satellites militaires, les radars au sol et aériens de type AWACS et ceux montés sur des avions sans pilote (drone). Le Krasukha-4 est le seul système capable de brouiller les satellites-espions américains de la famille Lacrosse/Onyx. Ces satellites évoluent sur orbite basse et sont équipées de SAR (Synthetic Aperture Radar) qui leur permet de pénétrer la couche de nuages ainsi que le sol ou les murs des bâtiments, avec une résolution de 20  cm.

    Quelles ont été les conséquences des mesures de guerre radio électronique mises en place par les Russes en Syrie? L’équipement Krasukha-4 disposé sur la base aérienne russe de Hmeymim (gouvernorat de Lattaquié) crée un bouclier d’invisibilité pour les objets dans les airs et au sol avec un rayon de 300 km. Le Krasukha-4 est en mesure « d’aveugler » les radars de détection et de guidage des missiles antiaériens MIM-104 Patriot situés sur la frontière turque, et également les radars des avions de chasse F-16C turcs décollant de la base de Incirlik, concourant ainsi à créer une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Syrie. La base aérienne d’Incirlik se trouve non loin de la ville d’Adana, à 140 km au nord de Lattaquié.

    Latakia-map

    Sous la protection des Krasukha-4 et d’autres systèmes de brouillage, des dizaines d’avions russes n’ont pas été détectés par l’OTAN durant leur vol et leur atterrissage en Syrie, mais seulement quelques jours après qu’ils soient arrivés sur la base aérienne Hmeymim.

    Comment les avions de combat russes sont-ils arrivés en Syrie sans que personne ne s’en aperçoive ?

    À la suite des mesures de guerre électronique appliquées par les Russes, les rebelles islamistes « modérés » qui étaient informés par les États-Unis à partir de 2013, sur tous les mouvements de l’armée syrienne, n’ont plus eu de données sur la concentration en secret des troupes syriennes sur l’axe Lattaquié-Idlib (Nord de Lattaquié), Lattaquié-Hama (à l’Est de Lattaquié) et Lattaquié-Homs.syria-map

    Cela a permis à l’armée syrienne, appuyée par des bombardiers russes, de déclencher des actions offensives avec des blindés pour reprendre aux rebelles le contrôle du segment Idlib-Hama-Homs de l’autoroute M5 qui relie Damas à Alep.

    Offensive de grande envergure de l’armée nationale syrienne

    Rappelons qu’en Syrie, l’armée russe a créé un système de surveillance-frappe au sein duquel la collecte et le traitement de l’information est stratifié sur plusieurs niveaux. Le premier niveau d’information est destiné aux unités de sécurité des cantonnements des troupes russes en Syrie (aéroport de Lattaquié et port de Tartous). Ceci est assuré par 4-6 mini avions et hélicoptères sans pilote (UAV) de type de ZALA, ultralégers et silencieux, propulsés par un moteur électrique, avec un rayon d’action jusqu’à 30 kilomètres.

    Pour détecter les cibles pour les missions de bombardement de moyenne distance, les Russes utilisent 36 avions sans pilote type Yakovlev Pchela-1T et Orlan-10, et pour la surveillance de la totalité du territoire syrien, ils utilisent des drones de reconnaissance Dozor 600 ou Altius, similaires aux MQ-1B Predator américains.

    Pour la surveillance de l’ensemble du territoire syrien, les Russes ont également déployé des avions de reconnaissance ELINT, de type Il-20M1, équipés de radar Kvalat-2, qui peuvent détecter des avions, des véhicules terrestres et des pièces d’artillerie jusqu’à une distance de 300 km. L’avion Il-20M1 est, de plus, équipé de système d’interception et de brouillage de toutes les communications militaires, radars et téléphonie mobiles, ainsi que d’un appareil photo haute résolution (A-87P).

    Valentin Vasilescu

    Traduction Avic – Réseau International

    http://www.ziaruldegarda.ro/cu-ce-arme-ultrasecrete-a-cistigat-putin-suprematia-in-razboiul-radioelectronic-din-siria/

    http://reseauinternational.net/larme-ultrasecrete-qui-permet-a-poutine-dassoir-sa-suprematie-dans-la-guerre-radio-electronique-en-syrie/

     

    Voir aussi :

    La Russie teste d’autres nouvelles armes en Syrie

     

     


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  • ,

    Ces groupes terroristes en Syrie soutenus par les Etats Unis

    Posted: 09 Oct 2015 05:26 AM PDT

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    Si l'attaque russe en Syrie est aussi efficace, c'est parce qu'elle vise les buts réels, à savoir les groupes terroristes. Et si cela fait autant de bruit, c'est parce que certains sont soutenus par les Etats Unis. 
    Contrairement aux pilotes de la coalition qui n'ont pas le droit de toucher certains objectifs de certains groupes terroristes, l'aviation russe vise et touche.
     
    Ainsi, la plupart des positions du groupe Tadjamou Azizou, qui était en possession de systèmes anti-chars américains, certes pas de modèle récent, mais suffisant pour attaquer l'armée syrienne, dont le matériel n'est pas non plus de la dernière fraîcheur. C'est justement l'attaque de ce groupe soutenu par les Etats Unis qui a provoqué la colère outre Atlantique. Et comme le souligne la presse russe, ce n'est pas Daesh qui est surtout dans le désert qui présente un grand intérêt stratégique, ses positions ne sont pas difficiles à toucher. En revanche, les groupes financés et formés par les Etats Unis sont beaucoup mieux organisés et structurés. Ce sont eux qui présentent un intérêt stratégique.
     
    Et les Etats Unis l'ont très bien compris. D'où la réaction de Brzezinski:
    "la décision apparente de Moscou de frapper les miliciens de la CIA reflète « au mieux l'incompétence militaire russe », et au pire, « la preuve d'une dangereuse volonté de mettre en évidence l'impuissance politique américaine. » Il a ajouté que si Moscou continue à les prendre pour cible, Washington devra alors user de représailles contre les Russes. "
    Ce qui montre bien que dès le début, personne n'était dupe du rôle réel de Daesh et de l'importance des "autres" groupes terroristes.  
     
    Ce qui explique aussi la réaction du sénateur MacCain demandant aux forces américaines d'attaquer les positions de Assad en représailles aux attaques russes contre les groupes terroristes en Syrie:
    "Si la Russie poursuit ses attaques contre l'opposition que nous soutenons, nous devrons augmenter le prix qu'elle va payer pour imposer ses intérêts, par exemple en attaquant des ouvrages qui ont une grande importance pour le régime syrien"
    Et pour continuer, la guerre de l'information est menée tambour battant - ce qui démontre bien l'indépendance de la presse en Occident. Ainsi, CNN et à sa suite, Reuters, AFP et autres, donc l'ensemble de la presse écrite qui ne fait que reprendre les textes des agences d'information, annoncent que 4 des 12 missiles tirés par la Russie sont en réalité tombés en Iran. 
     
    Le texte du Figaro vaut le détour:
    "D'après des responsables américains, quatre des missiles de croisière tirés par la Russie mercredi vers la Syrie sont tombés en Iran. Les Américains n'ont pas donné de détails sur les régions touchées en Iran, un pays allié de la Russie dans la défense du régime de Bachar al-Assad, ni sur d'éventuels dégâts provoqués par les missiles. Le responsable n'a pas voulu non plus préciser exactement le nom du missile de croisière utilisé. Mais elle a précisé qu'il s'agissait de certains des missiles dont la Russie avait annoncé le tir mercredi, à partir de bateaux militaires croisant en mer Caspienne."
    Bref, on ne sait pas quels missiles, ni où, ni si, mais les Etats Unis l'ont dit, alors on répète, mais on sait pas. Du grand journalisme.

    Dans le même temps, dommage, l'Iran dément. Rien n'est tombé sur son territoire et eux sont au courant. C'est peut être pour ça que le responsable américain a du mal, malgré tous les satellites, à situer l'endroit exacte en Iran où il aurait aimé voir tomber les missiles russes. Ces missiles qui ont le mauvais goût de toucher leur cible. 
     
    En effet, les Etats Unis ont de quoi ne pas être contents. C'est leur investissement que la Russie est en train de bombarder. Sans vergogne et sans autorisation. En plus sans remords et avec le sourire. Déjà l'Irak qui commence à laisser filtrer que, finalement, si la Russie voulait intervenir aussi chez eux aussi, ils ne seraient pas contre. En fait, plutôt pour. Mais là-bas c'est un fief officiel US, donc un autre stade dans la confrontation. Chaque chose en son temps.
     
    Faute de mieux, le Congrès décide de réarmer l'Ukraine. Cela permettra toujours au nouveau prix nobel de politique de littérature de continuer à insulter les morts du Donbass. Elle finira peut être par recevoir le prix nobel de la paix.
     
     

    Les terroristes déménagent par avions !

    Les terroristes déménagent par avions !

    Les combattants de DAECH se mettent à l’abri sous des cieux plus cléments, le plus loin possible des avions russes ! C’est une vraie exfiltration qui est en train de se dérouler. Ceux qui seront évacués pourront servir pour des opérations ultérieures. Leurs maitres n’ont donc aucun intérêt à les laisser se faire tuer en Syrie, et plus tard, en Irak. RI

    ***

    Deux avions en provenance du Soudan et de Turquie bourrés de djihadistes se posent à Mitiga en Libye

    Dimanche 4 octobre, deux avions civils se sont posés sur l’aéroport militaire de Mitiga, situé dans la banlieue de Tripoli et contrôlé par l’islamiste Abdelhakim Belhadj.

    L’un des appareils provenait du Soudan et l’autre de Turquie, deux pays alliés des islamistes.

    A leur bord : des djihadistes provenant de Syrie par centaines et acheminés en Libye pour y renforcer Daech.

    Ainsi, le seul avion turc contenait pas moins de 256 djihadistes dont trois français de souche, fait savoir à Mondafrique une source du renseignement libyen. La majorité de ces hommes pourrait être affectée dans le sud libyen qui a été en grande partie reconquis par des troupes hostiles aux islamistes.

    Fréquents tout au long de l’année 2014 et au premier trimestre 2015, ses débarquements de djihadistes étrangers en Libye avaient cessé jusqu’à ce jour.

    Mondafrique
    
    Via : http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2015/10/deux-avions-en-provenance-du-soudan-et-de-turquie-bourres-de-djihadistes-se-posent-a-mitiga-en-libye.html
    http://reseauinternational.net/les-terroristes-demenagent-par-avions/
     
    .

    Syrie : on retient son souffle

    8 Octobre 2015 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

    Les événements en Syrie sont à suivre de près. On a parlé de bras de fer entre chasseurs russes et israéliens sur la côte méditerranéenne. Le weekend dernier c'était la polémique sur la frontière turque (avec une grande mobilisation rhétorique de l'OTAN) parce que l'armée russe s'en prendrait à des sanctuaires terroristes frontaliers que l'armée d'Assad n'osait pas attaquer (le Comité Valmy fait un éloge de l'efficacité des chasseurs russes à ce sujet).

    En début de semaine, Moscou surprend tout le monde en tirant des missiles depuis la Caspienne (surprise technologique car on ignorait que ces missiles avaient cette portée), surprise politique car ça suppose l'accord des pays riverains de cette mer et de l'Irak que les missiles survolent (Irak au rôle ambigu à la fois pro-iranien et pro-américain depuis dix ans, mais il est vrai qu'il demande l'intervention russe sur son sol désormais). Du coup CNN tente de discréditer le matériel russe (car il y a des contrats d'armement à la clé), en proclamant que quatre missiles se sont écrasés sur l'Iran, ce que Téhéran dément.

    Les beaux coups de Poutine affolent les Occidentaux : et s'il parvenait à vaincre Daech avec le Hezbollah et Assad là où l'Ouest ne savait qu'évoquer une guerre longue ? Tristesse dans les services de renseignement qui n'ont rien vu venir de l'investissement militaire russe en Syrie (un investissement dont on apprend qu'il était sollicité par l'Iran, qu'il visait à prévenir la création d'une zone d'exclusion aérienne en prélude à une opération occidentale de "regime change" et des rumeurs américaines parlent désormais de tanks russes pré-positionnés, prêts à agir sur le terrain une première depuis l'Afghanistan). Spéculations de Meyssan sur une supposée alliance Poutine-Obama contre les néo-cons. La France d'Hollande et Fabius rivés à leur mantra "ça va faire une guerre générale sunnites-chiites" (alors pourtant que l'Egypte sunnite approuve la politique de Poutine), se taille une image d'agressivité sans pareille comme pendant les négociations sur le nucléaire iranien.

    Ca bouge beaucoup en Syrie, et l'on retient son souffle...

    http://delorca.over-blog.com/2015/10/syrie-on-retient-son-souffle.html

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    Syrie: les Etats Unis décident de continuer à armer les terroristes

    Posted: 13 Oct 2015 12:14 AM PDT

    Госдеп США сам отправил в Сирию Toyota, которые оказались в руках ИГИЛ
     
    Alors que chacun s'étonne de voir tous les terroristes de l'Etat islamique rouler en Toyota toutes neuves, fournies par l'Angleterre et les Etats Unis, ceux-ci viennent de décider d'envoyer plusieurs tonnes d'armement à "l'opposition modérée", celle qui devait déjà avoir les Toyotas. Erreur de jugement ou volonté délibérée?
     


    Les médias s'enflamme pour savoir d'où viennent ces Toyotas dans lesquelles paradent les membres des groupuscules islamistes en Syrie. L'analyste américain Tony Cartalucci, après une rapide enquête, en se basant sur les informations diffusées par la Public Radio International et le journal The Independant, rappelle que ces véhicules furent envoyés en 2013 et 2014 par le Département d'Etat américain et le Gouvernement britannique, justement à l'Armée libre syrienne, cette fameuse opposition modérée. Et ils se retrouvent entre les mains des membres de l'Etat islamique.
     
    Au lieu de demander des explications à Toyota, il serait plus utile de faire une enquête pour comprendre comment ils sont passés de l'un à l'autres. Les structures de l'Armée libre syrienne et de l'Etat islamique étant formellement différentes. Mais il semblerait qu'elles ne soient pas si étanches dans la réalité.
     
    A l'époque, le Gouvernement britannique avait envoyé une aide pour un montant de 8 millions de Livres Sterling, dont faisaient parties les véhicules Toyota au milieu d'autres éléments comme des systèmes de défense balistiques, des gilets parre-balles, etc. Quant aux Etats Unis, en 2014 ils ont renouvelé leur aide à l'Armée libre syrienne et leur ont envoyé encore 47 Toyotas. 
     
    En tout, il s'agit d'une centaine de véhicules qui a été envoyée à ce qu'il est convenu d'appeler l'opposition modérée et que l'on retrouve entre les mains des terroristes de l'Etat islamique. Et c'est justement à cette opposition modérée, armée mais modérée dit-on, que les Etats Unis viennent d'envoyer encore 50 tonnes d'armements et d'autres envoies sont prévus, comme le révèle CNN.
     
    Les analystes sont inquiets de savoir où cette aide va finir par arriver. Selon l'expert militaire syrien, Hassan el-Hassan, cette aide va directement servir l'Etat islamique.  
     
    Sachant que les "terroristes modérés" ont également reçu, pour la première fois disent-ils, de bons missiles anti-chars américains derniers cris, leur force de frappe est d'autant augmentée. Mais contre qui?
     
    Le New York Times affirme, suite à cette déclaration, que: 
    " the Syrian conflict is edging closer to an all-out proxy war between the United States and Russia."
    Moralité, les Etats Unis financent et arment l'Etat islamique. Et aujourd'hui ils renforcent sa force de frappe pour qu'ils attaquent l'armée nationale syrienne et l'aviation russe qui luttent contre le terrorisme, c'est-à-dire contre eux. 
     

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