L’OTAN et pourquoi il faut en sortir 

Une guerre est en route, et en comparaison, celle d’Irak aura l’air d’un jeu d’enfants écrivait le 12 juillet Carlyn Harvey dans Globaexpliquant notamment : « La guerre, tout le monde y pense en ce moment. Mais alors que le grand public a en tête les guerres du passé dont fait encore état le Rapport Chilcot, nos gouvernants nous en préparent une d’une tout autre espèce pour un futur peut-être proche. Et s’il faut en juger d’après leur rhétorique, ce sera sur une échelle jamais vue auparavant. »


Jeremy Corbyn

 Photo: PA/Joe Giddens

Pourquoi Corbyn a raison à propos de l’OTAN

Il est assez inquiétant que les propos de Jeremy Corbyn sur la politique étrangère aient pu être jugés sujet à controverse, estime Chris Nineham [ICH]


Si on prend un peu de recul, on trouve assez inquiétant que les propos de Jeremy Corbyn aient pu être jugés en quoi que ce soit sujets à controverse. Corbyn s’est exprimé sur deux questions, une générale et l’autre plus immédiate. En gros, il souhaite une politique étrangère telle que « nous vivions dans un monde où il n’y ait pas besoin de faire la guerre ». Dans quel genre de milieux cela peut-il être sujet à controverse ? Deuxièmement, et en rapport évidemment direct avec ce qui précède, il veut éviter la guerre avec la Russie.

Interrogé [dans un débat récent à la direction du Labour, NdT] sur d’éventuelles interventions russes, il a refusé de dire que la Grande Bretagne volerait au secours de la nation membre de l’OTAN qui se trouverait agressée, préférant se concentrer sur les mesures diplomatiques et politiques susceptibles d’éviter un scénario de ce genre et expliquant : « Nous ne pouvons pas permettre l’accroissement exponentiel d’une présence militaire qui va conduire à une situation catastrophique incroyablement dangereuse. »

On peut présumer que la plupart des gens sains d’esprit soutiendraient des démarches actives pour éviter d’entrer en guerre avec la Russie. Une telle guerre serait encore plus calamiteuse que celles générées par le chapelet de désastres britanniques en matière de politique extérieure que furent et que sont l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie.

Sa critique implicite de la politique de l’OTAN en Europe de l’Est est, elle aussi, tout à fait justifiée. Le sommet de l’OTAN de juillet dernier, à Varsovie, s’est prononcé pour une stratégie de la corde raide à l’égard de la Russie, décrétant le déploiement supplémentaire de quatre bataillons multinationaux qui vont stationner par rotation en Pologne et dans trois pays baltes : la Lithuanie, La Lettonie et l’Estonie. En tout, 4.000 hommes de plus y seront déployés, dont 650 en provenance de Grande Bretagne et 1.000 des États-Unis.

Ceci a été précédé, dans les premiers mois de l’année, par les plus importants jeux de guerre [on dit aussi « grandes manœuvres », NdT] occidentaux en Europe de l’Est depuis la guerre froide, impliquant 31.000 hommes et des milliers de véhicules de 24 pays. Même les partisans de l’OTAN ont été quelque peu gênés par cette débauche. On cite la réflexion d’un attaché à la Défense d’une ambassade européenne à Varsovie qui a dit « redouter un scénario cauchemardesque… un incident… les Russes se méprenant ou feignant de se méprendre sur ce qu’ils pourraient voir comme une action offensive ».

Après ce sommet, l’ex-Premier ministre soviétique  Gorbatchev a donné une idée de l’opinion qui prévaut en Russie : « Toute la rhétorique de Varsovie hurle l’envie de déclarer la guerre à la Russie. Ils ne font que parler de défense, et préparent dans la réalité des opérations offensives ».

Bien entendu, les dirigeants de l’OTAN présentent cette escalade historique d’envergure comme réactive. Mais leur prétention n’est tout simplement pas soutenable. Depuis l’instant même où l’URSS s’est effondrée, les puissances de l’OTAN n’ont cessé de pousser leur avancée vers l’Est, principalement dans les régions que la Russie considère à bon droit comme vitales pour sa sécurité. Depuis 1991, douze pays de la région ont été intégrés à l’OTAN. Dès 2008, on a promis à la Géorgie et à l’Ukraine qu’elles en feraient partie, en dépit des avertissements répétés du gouvernement russe qu’amener l’OTAN à ses frontières ne pourrait que provoquer une crise sécuritaire internationale majeure.

Les dirigeants russes – Poutine inclus – ont essayé de trouver un accommodement sécuritaire avec l’Ouest dès les années 1990. C’est l’expansionnisme de l’OTAN vers l’Est et les prises de décision unilatérales de l’Occident partout ailleurs – en particulier à l’égard de la Libye – qui ont fait monter de plus en plus la tension.

Les arguments de Corbyn sur l’OTAN sont de bon sens et soutenus par les faits. Ce qui pose réellement problème dans les milieux du pouvoir en place, c’est que Jeremy Corbyn est déterminé à rompre avec l’alignement sans réserve du Royaume Uni sur les priorités de Washington, alignement qui vient d’être vertement condamné par le Rapport Chilcot.

Plutôt que de se contenter d’exprimer ses regrets sur l’Irak, il a fait des excuses au nom du parti travailliste, pour ce que la plupart des gens considèrent comme une décision désastreuse. Davantage même – et c’est ce qui fait si fort grincer certaines dents – il se prépare à tirer les conclusions du chaos des quinze dernières années, pour véritablement agir en conséquence.

Irrationnel, n’est-ce pas ? Ne vaudrait-il pas mieux continuer à se mettre la tête dans le sable, ignorer le passé et plonger l’avenir dans toujours plus de désordres ?

Chris Nineham. – ICH – Stop the War – 20 août 2016

Chris Nineham est un militant politique anglais, né en 1962. Il est un des membres fondateurs de la coalition Stop the War au Royaume Uni, et a été un des principaux organisateurs de la grande Manifestation du 15 février 2003 contre la guerre d’Irak en Grande Bretagne. Il fait partie de la direction de Globalise Resistance, le réseau anti-mondialisation qui s’est manifesté à diverses reprises, à Gênes et alleurs. Chris Nineham est l’auteur de The People Versus Tony Blair et de Capitalism and Class Consciousness : the ideas of Georg Lukács.

Source : http://www.informationclearinghouse.info/article45321.htm

Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

Source: Les Grosses Orchades

http://arretsurinfo.ch/pourquoi-corbyn-a-raison-a-propos-de-lotan/#.V8GmgjujPRg.facebook

 

Andreï Makine, le plus russe des écrivains français, ALERTE

(..) "Aujourd'hui, regrette-t-il, "les provocations" s'accumulent contre la Russie. "Regardez toutes les bases américaines qui entourent la Russie. Ce ne sont pas les Russes qui l'inventent", soutient-il.
"Ces provocations sont parfaitement orchestrées. En Géorgie ça n'a pas marché. En Ukraine on relance les provocations", poursuit-il avant de mettre en cause les Etats-Unis et "les guerres américaines en Syrie, en Libye et en Irak". "Ce que font les Américains est tragique", déplore-t-il. "Comme dans les années 1950 on est à deux minutes de l'éclatement de la guerre", met en garde Andreï Makine (..)

http://m.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-retour-en-russie-d-andrei-makine-le-plus-russe-des-ecrivains-francais-27-08-2016-6073331.php

 

Article conseillé sur la situation (risque de confrontation)

http://lesakerfrancophone.fr/le-etats-unis-envahissent-la-syrie-et-mettent-en-garde-la-russie

Risque de guerre USA-Russie :

Les grands ministères russes déménagent vers les bunkers, car la «guerre d’Hillary Clinton» semble inévitable

 

La provocation d’une guerre nucléaire

par les médias

[Honte aux faux journalistes, chiens de guerre de l’empire] « Si la guerre avec la Russie éclate, à dessein ou par accident, les journalistes en porteront une grande part de responsabilité. » John Pilger.

http://chouard.org/blog/2016/08/25/honte-aux-faux-journalistes-chiens-de-guerre-de-lempire-si-la-guerre-avec-la-russie-eclate-a-dessein-ou-par-accident-les-journalistes-en-porteront-une-grande-part-de-responsabilite-john-pi/

 

 

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