Dès le mois de décembre, Le Figaro révélait que Paris préparait les plans d'une intervention sur le sol libyen. En février, le journal Le Monde avait fait état d'une présence secrète de la France en Libye. Le quotidien évoquait des «actions militaires non officielles» et des «frappes ponctuelles très ciblées». Le ministère de la Défense avait aussitôt répliqué en lançant une «enquête pour compromission du secret de la défense nationale»
Toute ressemblance avec la Syrie sera bien venue.
Il salue le courage et le dévouement de ces militaires engagés au service de la France qui accomplissent, tous les jours, des missions dangereuses contre le terrorisme.Le Président invoque l'intérêt national:
« La Libye connaît également une instabilité dangereuse. C’est à quelques centaines de kilomètres seulement des côtes européennes. (…) Trois de nos soldats qui étaient justement dans ces opérations viennent de perdre la vie dans le cadre d’un accident d’hélicoptère. Je leur rends hommage aujourd’hui devant vous »
« L’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par Haftar est l’embryon le plus sérieux de la future armée réunifiée. Il est normal de commencer à la cultiver », ajoute une source une source militaire française. Nous n’étions ni les seuls ni les premiers à arriver à Benghazi. Les Américains étaient là avant nous ».
Que font les militaires français en Libye ?
Ce 17 juillet, trois militaires français, sous-officiers, membres du service action de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sont morts dans un accident d'hélicoptère en Libye.
Que faisaient-ils là-bas ? Je ne vois aucune décision du gouvernement ou du parlement français autorisant l’engagement de troupes en Libye, ni aucun accord du gouvernement libyen pour cette intervention militaire extérieure.
Le gouvernement français, incapable d’assurer la sécurité sur la Promenade des Anglais le soir du 14 juillet, aurait-il un plan pour la Libye ? Bien sûr, la France est là-bas dans la « guerre contre le terrorisme », je l’aurais parié mon pote ! Laissons la parole au fidèle valet, Stéphane Le Foll : « Les forces spéciales sont là, bien sûr, pour aider et faire en sorte que la France soit présente partout pour lutter contre les terroristes. »
Mais à part ça ?
Jusqu’à preuve du contraire, la Libye n’est pas la France. D’après mes renseignements, la Libye serait même un État souverain, enregistré à l’ONU. D’une curiosité insatiable, j’ai étudié les cartes de géographie, et effectivement la Libye n’est pas en France.
Alors la question est simple : dans quel cadre juridique des soldats français combattent-ils sur une terre étrangère ? Et comment justifient-ils ce démembrement de l'Etat libyen (eux qui ne cessent de chanter l'union nationale ?)
En Libye, le gouvernement d'unité nationale dirigé par M. Sarraj, soutenu par les Nations unies a vivement dénoncé cette présence militaire étrangère sur son territoire, exprimant « son profond mécontentement concernant la présence française dans l'Est libyen sans concertation », ajoutant qu’il n’acceptait aucun compromis « sur le respect de la souveraineté libyenne ». D’importantes manifestations ont eu lieu le 20 juillet, à Tripoli, Benghazi, Gharyan et Misrata, avec des slogans explicites : « Non à l’intervention française, Laissez la Libye tranquille”, souligne Middle East Online.
Là-bas, la France soutient l’action du « général » Haftar, un chef milicien de l'Est libyen, qui défie l’autorité du gouvernement, bloque son fonctionnement et prépare la dislocation du territoire. Haftar refuse de rencontrer Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, et qualifie de « terroristes » qui il veut, en fonction de ses intérêts (il n’est pas le seul…).
Bref, la France, membre permanent du Conseil de sécurité, joue contre le plan de l’ONU visant à renforcer le gouvernement d’union nationale, et prépare la prochaine guerre qui déchirera la Libye, Est contre Ouest. Avec toutes les conséquences que l’on sait.
Illégaux et irresponsables. Totalement illégaux et totalement irresponsables.